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Conclusion

Malgré le discours centré sur l'environnement et le caractère humain, le projet semble davantage être une opportunité d'affaire pour les investisseurs étrangers que pour la population locale. Devant les constats et questionnements soulevés lors de notre étude, Eko Atlantic ne règlera sans doute que très peu des enjeux auxquels les habitants de Lagos doivent faire face quotidiennement. Le développement et la planification du projet sont laissés aux futur développeurs privés qui sont déjà propriétaires de 80% des lots ou des îlots disponibles. Le design urbain proposé, avec ses qualités et ses faiblesses, demeura incertain et ce, jusqu'à la finalisation du projet. 

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Bien qu'"Eko" signifie "Lagos" en yoruba, force est d'admettre que la nouvelle ville partage très peu en commun avec l'existante. Que ce soit dans sa création d'une nouvelle terre - au détriment des populations voisines - ou encore dans sa manière de hiérarchiser les fonctions et espaces de vie - en opposition aux pratiques locales - difficile de croire qu’Eko Atlantic soit la solution la plus appropriée. 

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Comme le précise l'architecte Mark Lee, la construction urbaine sur une île ou un archipel est potentiellement un miroir de la condition humaine contemporaine, puisque c'est là où la ségrégation territoriale s’exprime à l’extrême. En effet, le contraste entre pauvres et riches, entre locaux et étrangers, ne cesse de s'y accentuer par la répartition injuste des investissements et ressources (Wasner, 2015).

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L’étalement urbain d'une métropole comme Lagos est-il donc un phénomène incontrôlable? La volonté de s'inscrire à l'échelle internationale est elle un problème pour la ville elle-même? Le colonialisme occidental est-il incurable? Le projet Eko Atlantic, lorsqu'analysé en profondeur, amène plus de questions que de réponses en termes de design urbain. 

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La conclusion de cette analyse est laissée aux auteurs de Africa's Urban Revolution : 

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« African cities, continued to serve as a template for urban planning, land use regulation and public housing provison during the post-independance era. Postcolonial government hardly changed either of the earlier urban mangement schemes and the result is one of planning ambiguity, confusion, and even chaos. »

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