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Morphogénèse

DÉVELOPPEMENT URBAIN

La ville de Lagos a été, pendant longtemps, un peuplement relativement modeste sur un territoire marécageux. Seulement, pendant le dernier siècle, la ville a pris une expension soutenue pour devenir la mégapole actuellement en tête du palmarès africain, en terme de population.

La ville de Lagos a vécu une explosion urbaine au 20e siècle, après sa colonisation. Son port, principal attrait, donne sur la Lagune, le protégeant de l’océan Atlantique. Ainsi, jusqu’en 1901, la ville ne se soustrayait qu’à la petite Île de Lagos, à l’est du canal MacGregor. Sa superficie était alors de 4 kilomètres² et sa population de 41 847 habitants. Entre 1866 et 1901, la ville n’a augmenté que de 1.1%.

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La population a ensuite augmenté de 550%, entre 1900 et 1950 - malgré quelques périodes creuses - principalement grâce à la stabilité de la politique interne et à certaines mesures économiques et commerciales. De 1950 à 1963, l’augmentation annuelle de la population se situait à 8.9%, bien qu'elle ait grimpé jusqu’à 19% dans les banlieues. Cela a permis à Lagos de devenir la première métropole africaine comportant plus d’un million d’habitants. 

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Le Lagos Executive Development Board est, depuis 1929, le département du gouvernement fédéral qui s’occupe de la planification urbaine. Il a notamment réalisé les drainages exigés par la population. L'intervention visait à créer de nouvelles terres habitables dans le centre de la ville sur des zones laissées vacantes. Cette opération s’est prolongée sur le Lagos métropolitain et a mené à la fois à son expansion, mais aussi à sa densification. Enfin, une ceinture verte située entre Ikoyi (un quartier résidentiel riche) et la partie plus pauvre de l’île de Lagos (laissée de côté par le “syndrome sanitaire”) a permis de nouvelles constructions destinées à la classe  plus aisée.

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Cependant, la population ne se concentre pas forcement dans le centre-ville. Jusqu’en 1950, 65.4% de la population résidait sur l’Île. Depuis, les habitants ont été forcés, faute de moyens financiers, d'élire domicile sur la partie métropolitaine de Lagos. Plus de 68% y vivent actuellement. La plus importante source d’urbanisation demeure l’arrivée de nouveaux résidents qui émigrent du reste du pays. La recherche d’emplois dans les services fédéraux, l'activité commerciale et la présence d'industries sont les principales motivations dans ce pays où la pauvreté règne. L'attrait du style de vie urbain et de la consommation constituent également des sources d'attraction.

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Quant à l’étalement urbain, l'expansion s’est généralement faite vers le nord, autour de l’axe de communication formé par la ligne de train et l’autoroute reliant Lagos à l’intérieur des terres. En effet, les mouvements vers le sud ont été freinés par la faible quantité de sol constructible disponible et par son exposition à la rudesse de l'océan atlantique. À l’est, les lagunes prennent place tandis qu’une fine bande de terre s’intercale entre cette dernière et la mer. Cette bande de terre était occupée - jusqu’au lancement du projet Lekki - par des marécages et des petits villages de pécheurs. Les populations ont été expulsées de force et les terres drainées.

Enfin, la zone nord-ouest en périphérie de la ville n’était autrefois qu’un ensemble de petits villages. La fusion entre ces derniers et la ville de Lagos a mené à de l'expropriation pour la construction de l’Aéroport international de Lagos.

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