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Description

En réponse aux enjeux et problématiques présentés, l'État de Lagos s'est lancé, en 2007, dans la création d'Eko Atlantic: un projet d’aménagement urbain et de nouvelle ville constitué d’une île artificielle d’environ 10 km2, adossée à la ville existante. En érigeant ce nouveau quartier, les autorités nigérianes espèrent, notamment ralentir l’érosion côtière qui menace le littoral de l'île Victoria. Au-delà de cette initiative environnementale, l’État de Lagos rêve de voir Eko Atlantic devenir le nouveau centre économique et financier de l’Afrique de l’ouest, capable de rivaliser avec Dubaï et Hong Kong. À terme, quelque 250 000 résidents et 150 000 travailleurs devraient s’établir sur la nouvelle île, présentée sous les traits d’une ville durable, luxueuse et économe en énergie.

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Le projet de développement a débuté en 2003 par une première étude de faisabilité entreprise avec des experts internationaux. En 2008 ont commencé les travaux de construction de la jetée de protection et les travaux de dragage et de remblais. Plus de la moitié de la surface projetée est déjà en place et la construction des infrastructures avance bien. Les images satellite montrent le déroulement des travaux sur une période de 7 ans. Au final, le site doit faire 6,5 km de long par 1,2 km de large.

Eko Atlantic est un projet titanesque qui combine ingénierie maritime, civile et design urbain. Il constitue une surface imposante pour la ville de Lagos, puisqu'il représente, à lui seul, un sixième de l'île de Manhattan. 

UNE VILLE NOUVELLE

Eko Atlantic s'inscrit dans une tendance africaine de construction de villes nouvelles. Des exemples comparables, quoi que de moindre envergure, peuvent être appréciés au Ghana, au Kenya et en Afrique du Sud, Ces projets visent souvent la construction de quartiers neufs en milieu périurbain. Cela dit, le projet d'Eko Atlantic est définitivement le plus central et le plus ambitieux du lot. 

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On assiste donc à une certaine "dubaïsation" des métropoles africaines; une vision choquante quand on regarde l'état de certaines villes. Les façades sont dorénavant marquées par le verre et l'acier et l'omniprésence de la végétation suggère un impact environnemental positif. On reprend donc les codes visuels du quartier d'affaires ultramoderne. 

Un projet d'une telle envergure est bien sûr développé par phases. La phase 1 comprend la création des routes et de l'infrastructure qu'elle doit recouvrir, soit le drainage, l'eau potable et le réseau d'égout. La phase 1 comprend également la création d'une centrale électrique dédiée uniquement au quartier d'Eko Atlantic. Cet approvisionnement constant en électricité semble être un point clé et distinctif de l'offre immobilière du projet. 

UNE PROTECTION CONTRE L'ÉROSION

La première justification du projet se trouve dans la création d'une barrière de protection contre l'érosion. Le design du projet a été testé par une firme danoise spécialisée dans l'analyse des dynamiques maritimes pour répondre aux forces marémotrices maximales prévues sur un horizon de 1000 ans. (EkoAtlantic.com). La réalisation de cette immense barrière qui s'élève à 8 mètres et demi au-dessus du niveau moyen des mers permettra également la création d'une passerelle de villégiature sur ce littoral humain. Les accropodes qui constituent la couche finale de cette jetée moderne ont été conçus pour s'imbriquer les uns aux autres avec un minimum de mobilité. 

UNE PROTECTION INÉGALE ?

Selon le Ministère de la Sécurité publique du Québec, l'enrochement est une méthode de protection contre l'érosion qui comporte certaines limites. Le mouvement répété des vagues sur la structure de protection crée un affouillement de la plage au pied de la structure. Ceci accélère le déplacement des sédiments et peut même augmenter l'érosion aux extrémités de la structure, un phénomène appelé l'effet de bout. Des villages de pêcheurs situés à l'ouest et à l'est de la barrière disent déjà ressentir les conséquences de la nouvelle structure.

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